LES INCONNUS

1 mai 2017

LES INCONNUS

Cette nuit, il a été vraisemblablement facile pour le sommeil de m’entrainer dans son plus grand tréfonds. Et du coup je me suis vu pavaner à bord d’un rêve presque sans fin.

Dans mon rêve, c’était l’aube et le crépuscule, pendant la soirée et la matinée, au milieu de la nuit, dans l’obscurité et la lumière.

Et à travers un innombrable brouillard, j’aperçus des inconnus. Des inconnus totalement dépendants, solidaires, désorganisés, collaboratifs,  insurgés, entrepreneurs, matérialistes, pragmatiques, dispersés, adaptables, arrogants, transversales,  amoureux  du défi, et qui aimaient inventer et se dépasser.

Sur leurs visages, on pouvait lire une certaine démotivation causée par un monde qu’ils refusaient (ou plutôt dans lequel ils ne se reconnaissaient pas).

Fichés sous les sigles Y ou Z,  et le regard blasé sur des Smartphones et casque isolant sur les oreilles, ces inconnus traînaient  leurs guêtres à la recherche d’un plan toujours plus confortable, toujours plus lucratif.

Parmi ces inconnus,  il y avait certains qui ne savaient pas quoi faire, qui s’étaient trompés, qui n’avaient pas assez travaillé, qui n’avaient pas su être compétitifs ou pas assez motivés, ceux  qui avaient pris trop de risques et s’étaient « plantés », qui avaient manqué de chance… ceux qui se sentaient « nuls », « out », « marginalisés ». Se conformant avec peine aux normes culturelles régnantes de la « vie bonne », ceux qui avaient des problèmes d’identité.

A l’autre bout du fil, certains s’efforçaient à s’adapter au modèle social et économique dominant;  ils étaient les « bons élèves »; remplis de bonne volonté, ils étudiaient, ils cherchaient un emploi ; s’ils échouaient, ils essayaient encore et encore d’être plus compétitif.

D’autres, à l’inverse, se décourageaient et fuyaient ce modèle pour enfin se réfugier dans les marges, les contre-cultures, faites d’oisiveté, de drogues diverses, et parfois de violence et de délinquance, créant ainsi de l’insécurité autour d’eux.

D’autres encore étaient pragmatiques : ils profitaient du « système », ils faisaient semblant, ils trichaient autant qu’ils pouvaient avec la sécurité sociale (le chômage, les aides publiques).

D’autres enfin protestaient : ils se politisaient, rejoignaient les indignés.

A cet instant T, je fus épater par ces inconnus qui ne manquaient de réalisme, ni de capacité d’analyse !!!

A suivre…

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